Coopérative DINDANE : Quand le PAM transforme l’arachide en or pour les femmes de Bombouaka

Dans la préfecture de Tandjouaré (région des Savanes), 28 femmes ont fait de l’arachide bien plus qu’un simple produit agricole : un véritable levier d’émancipation économique. La coopérative DINDANE de Bombouaka (environs 40 kilomètres de Dapaong) illustre parfaitement comment l’accompagnement ciblé du Programme Alimentaire Mondial (PAM) peut transformer des vies et renforcer la sécurité alimentaire au Togo.
Jeudi 23 octobre 2025, ces femmes rurales étaient à Lomé pour exposer leurs produits à la foire des produits locaux organisée dans le cadre de la célébration en différé de la Journée mondiale de l’alimentation. Une vitrine qui met en lumière leur savoir-faire et leur contribution à l’économie nationale.
Le témoignage de Mardja Boufouta, présidente de la coopérative DINDANE, raconte une belle histoire de transformation.
« Nous transformons l’arachide en gâteau, en pâte d’arachide et en huile. Avant, on ne faisait que 5 bols et on attendait de tout vendre avant de pouvoir acheter à nouveau de l’arachide. Mais avec l’accompagnement du PAM, nous sommes aujourd’hui capables d’acheter et de transformer au moins 10 sacs d’arachide, voire davantage selon les besoins du marché », confie-t-elle avec fierté.
Cette progression spectaculaire n’est pas le fruit du hasard. Elle résulte d’un appui stratégique du PAM, mis en œuvre à travers l’ONG GEVAPAF (Gestion de l’Environnement et Valorisation des Produits Agropastoraux et Forestiers), partenaire local spécialisé dans l’agroalimentaire.
                                                  Un équipement qui change tout
Au-delà du soutien financier, c’est surtout la dotation en équipements modernes qui a révolutionné le travail de ces femmes.
« Nous avons bénéficié de deux moulins : un pour écraser l’arachide et un autre pour la décortiquer. On a aussi reçu une machine pour l’emballage des gâteaux, des bassines, des marmites et bien d’autres accessoires indispensables à notre travail », détaille Mardja Boufouta.
Ces outils ont permis à la coopérative de multiplier sa capacité de production, d’améliorer la qualité de ses produits et de répondre à une demande croissante.
« Nous essayons de vivre mieux dans nos familles et au sein de notre coopérative. Nous avons connu beaucoup d’améliorations », précise Mardja Boufouta.
Des cantines scolaires approvisionnées en produits locaux de qualité
L’impact de cette montée en compétence dépasse largement le cadre économique. La coopérative DINDANE s’est positionnée comme fournisseur de deux établissements scolaires dans le cadre du programme de cantines scolaires.
« Nous sommes en partenariat avec deux écoles. Nous leur fournissons de l’huile et des pâtes d’arachide qui servent à préparer de bons repas pour les élèves », précise la présidente. Une contribution directe à la nutrition des enfants et à la promotion des circuits courts.
Si l’arachide reste le produit phare de DINDANE, la coopérative ne s’arrête pas là. Ses membres maîtrisent également la transformation et la conservation de la tomate, ainsi que la production d’aliments à base de haricot. Une diversification qui témoigne de leur polyvalence et de leur capacité d’adaptation aux besoins du marché.
                                                  GEVAPAF, le chainon essentiel
Derrière cette success story se trouve l’ONG GEVAPAF, véritable pont entre les partenaires financiers et les coopératives de femmes rurales.
« Nous sommes spécialisés dans l’agroalimentaire. C’est ce qui explique notre partenariat avec le PAM, puisque nous partageons la même vision : aider nos populations, surtout les déplacés et les autochtones, à sortir de la précarité », explique Douti Minkiyiéba, animatrice à l’ONG.
Au-delà de la mobilisation des partenaires financiers, GEVAPAF assure la formation et le coaching des coopératives, garantissant ainsi la pérennité des acquis et le développement de compétences durables.
De Bombouaka à Lomé, ces 28 femmes prouvent que l’arachide, entre de bonnes mains et avec les bons outils, peut nourrir bien plus que des ventres : elle nourrit des ambitions, crée de l’emploi et bâtit des avenirs.